Je vous partage ici une tranche de vie pour illustrer cette thématique et ses conséquences de manière concrète.
Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai rarement eu le désir d’enfanter. Je ne posais pas plus de question que cela car je n’étais pas pressée dans ma vie…
Comment les mémoires de la Matrice, te rendent prisonnières du passé.
Un beau jour, je me suis mariée. Un an après, il n’y avait toujours pas d’enfants et ma belle-famille considérait ce fait comme hautement anormal. J’ai donc été étiqueté : personne n’aimant pas les enfants ! Ne me souciant guère de l’avis des autres, ne cherchant pas à plaire à tout prix mais à rester moi-même. Je ne cédais pas à la pression et ne répondait point aux provocations. Je tentais de construire ma vie comme je l’entendais.
Une surprise s’invita quelques mois plus tard, retard de lunes, test de grossesse, verdict positif. S’en suit alors, une immense crise de panique, je pleure toutes les larmes de mon corps. Je ne veux pas de cet enfant. Ma vie est assez mouvementée, j’ai déjà des problèmes de matrice avec des fibromes hémorragiques. Je suis sous stress énorme… je ne comprend pas comment j’ai pu tombé enceinte d’autant plus que je suis en plus sous contraceptifs… J’explique à mon mari que je ne veux pas. Il me rétorque juste qu’il en a déjà deux donc peu importe et tout compte fait « il ne souhaite pas me partager avec quelqu’un d’autre ». Mémoires de la Matrice, elles commencent à parler mais je suis totalement ignorante de ce sujet.
J’invoque et je questionne mes guides, je leur parle à coeur ouvert . Je ne veux pas de cet enfant car je ne suis pas en capacité de le protéger. Dès que la grossesse sera visible, nous serons en danger. Ils tueront mon enfant et je ne veux pas vivre ça !
J’ai donc l’autorisation de refuser cette incarnation.
Mais pourquoi donc cette idée me panique tant, je ne saurais l’expliquer
Quelques années plus tard, je divorce et dans ma reconstruction, je rencontre un peintre connecté. Il m’invite un jour à peindre. Et naissent sous mes yeux ébahis, au fil des mois, une série de tableaux qui se révèlent être, des tranches de vies dites antérieures. Je suis en transe quand je peins, c’est à dire que je suis dans un état second. Je ne commande rien j’exécute, c’est ce que l’on nomme la peinture médiumnique.
Dans un des tableaux je peins un petit garçon emporté par les flots d’un fleuve.
Mon camarade peintre férue d’histoire, me parle alors de l’histoire du peuple Baoulé et de la Reine Pokou. En poursuivant mes recherches, je tombe sur une thèse sur la spiritualité Baoulé. Elle décrit exactement certains de mes tableaux, costumes, signes, graphie ….
A la mort de son père, la reine Pokou est contestée. La guerre éclate, elle est poursuivie par les autres prétendants au trône. Elle fuit alors son royaume en compagnie d’ une partie de sa cour et de son peuple fidèle. Arrivés à la « frontière », impossible de traverser le fleuve déchaîné. Les initiés interrogent les oracles afin de se concilier l’Esprit du fleuve. Il réclame alors ce que les femmes ont de plus précieux. Toutes les femmes de la tribu se départissent de leurs bijoux afin de les donner en offrande. L’esprit refuse. La Reine porte son fils dans ses bras, et elle comprend. Les assaillants se rapprochent, son peuple va se faire massacrer. La mort dans l’âme, elle donne son fils à l’Esprit du fleuve et il disparait englouti par les flots. Le fleuve se calme, ils traversent et les flots se déchainent à nouveau en empêchant les poursuivants de traverser. En l’honneur du sacrifice de la Reine, la tribu change de nom. Désormais elle se nomme les » Baoulé » ce qui signifie « l’enfant est mort ».
Plusieurs années après en travaillant sur les mémoires de la Matrice, j’ai compris l’origine de cette peur . Je portais en moi ce sacrifice, cette douleur innommable et il était hors de question de revivre cet épisode. Puisque je me sentais impuissante, dans l’incapacité de le protéger, je ne pouvais porter cet enfant au monde. Cela m’a coûté beaucoup d’incompréhensions, de critiques. Aujourd’hui, je ne regrette rien car je sais. Je sais qu’il me fallait guérir de cette blessure avant tout. Je vous livre ces quelques confidences pour vous dire, de ne jamais juger l’Autre. Vous ne savez pas ce qu’il a traversé. Vous ne connaissez pas ses traumatismes. Ses douleurs inscrites au fer rouge dans sa chair, ce qu’il a à guérir et à transcender. Beaucoup de nos comportements sont gérés par l’inconscient et c’est dans cet inconscient que siègent nos mémoires. Souvent, on imagine cet inconscient comme étant une part de notre cerveau. Seulement notre boîte crânienne n’abrite qu’une partie de cet inconscient, l’autre reposant dans nos ventres.
TALASI
Merci de ce beau partage rempli d’une sincérité d’âme et de cœur. Je suis très touchée par cette intimité que tu dévoiles au travers d’une peinture qui reflète simplement le “être soi”